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Belle-Amie, d’Harold Cobert

Belle-AmieBel-Ami ! Guy de Maupassant, 1885. Qui aurait pensé que plus d’un siècle après, un auteur aurait l’audace, le toupet d’en imaginer la suite ?! Et réussirait à nous livrer une nouvelle page de vie (ô combien mouvementée !) de Georges Du Roy qui n’aurait rien à envier à celle imaginée au 19è siècle.

Cet auteur c’est Harold Cobert. Dans son BELLE-AMIE, avec une facilité déconcertante, il semble se fondre dans la vie parisienne – mondaine – politique – « amoureuse » – carriériste exactement là où Maupassant avait laissé son « héros »,  et reprendre les fils des personnages comme un marionnettiste remettrait en mouvement des hommes et femmes malgré les années passées et l’éventuelle désuétude des situations. Et c’est là toute la réussite de l’auteur : tout en conservant un certain « langage », il donne modernité à son récit par les mots et les faits.

Certes, par les faits, cela est facile : depuis que le monde est monde, chaque époque aura connu ses manœuvres, escroqueries, scandales, et une magouille du 19è n’étonne en rien le lecteur du 21è siècle. Surtout lorsque le personnage principal tel que Georges Duroy (devenu donc du Roy de Cantel…)  est arriviste, homme de presse, manipulateur et se sert des femmes pour gravir les échelons jusqu’à un ministère.
Femmes qui elles-mêmes sont, que ce soit dans Belle-Ami ou Belle-Amie, loin d’être totalement soumises ou manipulées…

Il est difficile de résumer l’intrigue, les intrigues sans en dire trop. Il y a des personnages à suivre du coin de l’oeil, l’insertion du personnage de Maupassant lui-même, l’argent, le pouvoir, une campagne électorale, le grand projet de Ferdinand de Lesseps, la montée de l’anti-sémitisme, la presse d’opposition et surtout, la vengeance… De qui ? Envers qui ? Vous avez plus de 410 pages pour découvrir cette matière romanesque !

Même si certains passages m’ont lassée car trop descriptifs et freinant la lecture, Belle-Amie d’Harold Cobert est une lecture que j’ai appréciée par son style, son audace et sa restitution d’une fin de siècle, d’une charnière historique, qui m’a toujours intéressée.

Editions Les Escales – Paru février 2019 – 19,90 €

 

Harold COBERT              Harold Cobert est l’auteur de plusieurs romans, dont
Un hiver avec Baudelaire (Héloïse d’Ormeson, 2009 ; Le Livre de Poche, 2011),
L’Entrevue de Saint-Cloud (Héloïse d’Ormeson, 2010),
Jim (Plon, 2014 ; Le Livre de poche, 2016)
et La Mésange et l’ogresse (Plon, 2016 ; Points Seuil, 2017).
Crédit photo:
©Emmanuelle Swan

(bio tiré du site Lisez !com)