Sous le soleil de mes cheveux blonds, Agathe Ruga
Auteur à suivre !
Connaissez-vous la délicieuse sensation de découvrir une œuvre d’un artiste ou d’une personne de plume et se dire que désormais les créations de cette personne vous seront indispensables ? C’est ce que je viens d’éprouver, pour mon plus grand bonheur, en lisant Sous le soleil de mes cheveux blonds, d’Agathe Ruga.
Pour les personnes qui suivent, sur Instagram, les #bookstagram, #instalivres, et autres hashtags liés aux nouveautés littéraires, Agathe Ruga n’est pas une inconnue : c’est une chroniqueuse très suivie pour la pertinence de ses posts.
Qui est passée de l’autre côté de l’écran de smartphone pour nous livrer son propre roman. Je fais bien d’utiliser ce pronom possessif « son », car « Sous le soleil de mes cheveux blonds » est une auto-fiction. Oui oui je sais, une de plus, mais la littérature est pleine d’auto-fiction(s), non !?
L’histoire : Brune, (Agathe ?), enceinte de son deuxième enfant, pense encore à son amie perdue, Brigitte, la blonde. Oh, Brigitte n’est pas morte, c’est peut-être encore plus cruel : elle a coupé tous liens avec Brune, brutalement.
Et le fait d’attendre un enfant accentue le manque : Brune aurait aimé connaître ce moment en communion avec Brigitte, qui serait enceinte aussi, en même temps.
Car les deux jeunes femmes ont tout connu, ensemble, en sensations fortes et premières fois, au cours des folles années de fin d’adolescence jusqu’à leur approche de la trentaine. Le bac, les deux « 1ères 1ères » années de médecine, les premières amours, les soirées, les bandes d’amis qui se font et se défont, les vacances déjantées, le premier bébé de Brune, son mariage, les ruptures…
Maintenant, Brune se remémore tous les moments vécus avec celle qui fut son amie, bons ou mauvais, calmes ou houleux, et cerne les tensions, traque à posteriori les signes avant-coureurs justifiant la dernière crise, l’adieu non formulé.
Car la relation des jeunes femmes n’était pas que douce et festive. Comme une d’histoire d’amour, elle était faite de hauts et de bas, voire de trahisons. A l’instar de ce que Brune et Brigitte vivaient avec les hommes, en parallèle. Avec Samuel l’inaccessible, Valery si parfait, Marceau l’outsider… et d’autres.
Avis : Agathe Ruga sait parfaitement poser les mots justes pour faire affleurer les émotions, les ressentis de cette galerie de personnages typiques de la génération qui avait 20 ans il y a 20 ans.
J’ai lu ce livre d’une traite, d’un début d’après-midi à un début de nuit, emportée par ce qui m’était raconté, parfois crûment, toujours sincèrement. C’est un premier roman que je conseille vivement parce qu’il fait mouche, même si je suis plus âgée qu’Agathe.
Car nous avons presque toutes et tous, quel que soit notre âge maintenant, connu cette époque incroyable de maturation entre l’adolescence et l’âge dit « adulte », où l’on se construit avec, et parfois contre, sa bande d’ami(e)s, où tout prend une importance capitale dans ces rapports amicaux, qui deviennent parfois familiaux par les jeux des unions et mariages.