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Aliocha, Henri Troyat

AliochaPourquoi un article sur un livre paru il y a belle lurette ? Justement, parce qu’il y a belle lurette et que rien que ce terme me fait du bien.
Bon, par belle lurette il ne s’agit que de 28 ans, mais à la lecture d’Aliocha, paru donc en 1991, on croit lire un ouvrage de l’entre deux-guerres. Il faut dire qu’Henri Troyat y relate, sous forme romancée, une année de sa jeunesse : 1924. Avec le vocabulaire des jeunes adolescents de l’époque, et des mots surannés qui font miel pour mes yeux.

Alexis Krapivine (dont le surnom est Aliocha) est le seul fils de deux émigrés russes, ayant fui la révolution russe avec leur enfant sous le bras. D’une vie de Russes aisés, ils sont passé à réfugiés à Neuilly-sur-Seine. Oui, c’est quand même Neuilly 92 !

Aliocha qui n’a que peu de souvenirs de Moscou, s’est très vite adapté au petit appartement et au travail de représentant de commerce de son père, naguère propriétaire d’usines.
Ce qui gêne plus le jeune garçon, c’est le culte du souvenir qu’entretiennent ses parents et leurs amis issus de la diaspora russe. Lui, il souhaite s’intégrer, n’entendre que le français à la maison, s’appeler Dupont et surtout, devenir un grand auteur de cette langue de qu’il adule.
Par cette amour de la langue d’Anatole France (dont il suivra les obsèques) Alexis lie une solide amitié avec Thierry Gozelin, autre garçon de sa classe, brillant en tout, riche, fils unique lui-aussi, souffrant d’une santé fragile et d’une bosse dans le dos. Les deux garçons, « handicapé » par ses origines pour l’un et son physique pour l’autre, vont se côtoyer, s’émuler, s’enrichir intellectuellement et partir en vacances à Saint-Gervais. Un séjour extraordinaire en tous points pour le jeune Krapivine.

Mais la vie est cruelle et frappe de désespoir même les plus jeunes. Et il faudra à Aliocha le coup du sort, le plus profond chagrin, pour comprendre de quelle richesse il jouit, ce que Thierry n’avait de cesse de tenter de lui faire comprendre.

Un roman que j’ai lu car mon fils l’avait sur son chevet, (lecture obligatoire de collège, on ne va pas se mentir) et dont j’ai avalé les 160 pages en une traite.

Aliocha – Henri Troyat – Disponible sous différents en éditions de poche autour de 5€

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