La vraie vie, d’Adeline Dieudonné
La Vraie vie
Auteur : Adeline Dieudonné
Propos : La vraie vie, serait celle de la narratrice si elle ne vivait pas avec un père viandard et violent et une mère tétanisée de peur, dans un lotissement gris où tout le monde s’ennuie. La vraie vie serait celle que cette jeune fille aurait vécue si un accident atypique ne s’était produit devant sa maison. La vraie vie c’est celle qu’elle cherche en se plongeant dans l’étude de la physique, pour trouver comment remonter le temps. La vraie vie sera quand son petit frère n’aura pas assisté à l’accident, et ne suivra pas les inclinaisons du paternel, passionné de chasse et d’armes. La vie, racontée dans ce roman, c’est éviter toute confrontation avec le père, tenter de comprendre la mère, sauver le frère, suivre en douce des cours particuliers de physique, connaître les premiers émois sensuels avec un voisin, marié. Jusqu’à une chasse particulière, initiée par le père.
Avis : un premier roman (Prix Goncourt des Lycéens 2018) très surprenant dans la mesure où je n’aime pas lire de récits violents et oppressants en temps normal. Là, était-ce d’avoir rencontré Adeline Dieudonné au Salon du Livre de Boulogne-Billancourt en décembre, et de découvrir sa douceur que je me suis laissée « emporter » ? Car à chaque page, que je tournais vite pour avoir la suite, je me questionnais « mais comment une telle jeune femme peut-elle écrire tant de violence ? »
Car il s’agit bien de violence, psychologique et physique, subtilement décrite et amenée par une écriture totalement maîtrisée. Certaines critiques parlent d’humour noir, de drôlerie. Je ne partage pas ces termes, je préfère dérision, noire. Ce que je partage c’est lorsqu’on parle de suspens hitchcockien. Un très bon premier roman, que je n’oublierai pas. Marquant.
L’Iconoclaste – 266 pages – 17 €
Prix Renaudot des Lycéens 2018 – Prix du roman FNAC 2018 –