Le Berceau
Auteur : Fanny Chesnel

Propos : Joseph, agriculteur retraité du Cotentin, veuf, rude au cœur tendre (ça, on le découvre au fur et à mesure) prépare de ses mains le berceau en bois de sa petite-fille à naître. Mais Emmanuel, le père de cette dernière, disparaît dans un crash d’avion avec son compagnon. Joseph bouscule sa vie pour partir à la recherche de la mère porteuse, au Canada. De cette jeune femme, de ce pays, le français ne connaît rien, mais il est mû par une force au delà de l’amour paternel. Il faut que cette enfant à venir connaisse ses racines. Au delà des rencontres de personne à personne, (de la jeune femme, du bébé, de la famille de la mère porteuse, de l’obstétricien…) Joseph en apprend aussi sur les origines françaises de l’Acadie.  Le Berceau, titre à double détente… Et lui qui n’a jamais été très présent pour ses enfants, malgré l’amour qu’il leur a porté, découvre au travers de ce voyage ses propres possibilités d’ouverture à l’autre et au monde.

Avis : Le sujet éventuellement polémique de la Gestation Pour Autrui (GPA) n’est pas LE sujet du livre et est traité avec une distance dont on sait gré à l’auteur, quel que soit notre avis personnel sur la question.
Fanny Chesnel, par ailleurs scénariste de cinéma, nous immerge dans « les scènes » (notamment la rencontre sur le pas de la porte d’Abigail, la mère porteuse… quel moment !) ou de paysages (merveilleux Nouveau-Brunswick canadien).
Si j’ai un petit bémol sur le style employé, souvent trop abrupte ou rapide à mon goût, j’ai apprécié la richesse et la justesse du vocabulaire employé, un vrai bonheur. Et j’ai adhéré sans réticences à l’histoire, même si la fin est attendue – et tant mieux si cela finit ainsi !

Le Berceau – paru février 2019 – Flammarion – 264 Pages – 19€

Fanny Chesnel a aussi écrit Une jeune fille aux cheveux blancs, adapté au cinéma en 2013 par Marion Vernoux sous le titre Les beaux jours, avec Fanny Ardant et Laurent Lafitte.