Un certain Paul Darrigrand, Philippe Besson
Auteur : Philippe Besson
Je ne crois pas à cette histoire entre Paul et lui (l’histoire d’amour de trop dans l’ « oeuvre » de Besson ?). Cette histoire que l’on trouverait pour le moins « marquante » et qui pourtant – pour lui – ne resurgit pleinement qu’à la faveur d’une photo retrouvée ?
Que je n’y crois pas n’est pas l’important et encore moins le souci de l’auteur, tel qu’il l’a expliqué cette semaine au cours d’une rencontre-signature à Boulogne. Ce qu’il espère, c’est que chaque lectrice, chaque lecteur s’y retrouve, et retrouve des sentiments, moments, émotions par elle / lui-même vécus ou éprouvés.
Cela n’a pas fonctionné chez moi. Oui j’ai été confrontée à l’infériorité en amour, à la peur de l’abandon, à se cacher. Non je n’ai pas ressenti ce qu’a (qu’aurait) ressenti Philippe Besson. Différence de sexe, de contextes, de passé, de caractères ? Et heureusement que nous sommes tous différents !
Là où le lecteur peut se retrouver c’est dans la narration de la maladie, les séjours à l’hôpital, les espoirs et les rechutes. Philippe Besson a en effet été touché par une déficience de la rate, provoquant une perte mortifère des plaquettes du sang. Cette maladie qui survient au moment où Paul part travailler à Paris (ils se sont rencontrés à Bordeaux) est-elle somatique ?
Néanmoins, la lecture d’Un certain Paul Darrigrand m’a été agréable pour le style inimitable de Besson. Un style qui n’est pas classiquement littéraire, mais concis et factuel, et où chaque mot exprime précisément la pensée de l’auteur sans avoir besoin d’être chargé de fioritures.
Un certain Paul Darrigrand – Philippe Besson – Julliard – 211 pages – 19€ – Janvier 2019