Tête de gondole, BD – Tronchet et Nicoby
Tête de Gondole
Gérard Mandon est un homme heureux. Directeur d’un grand magasin dans la région bretonne, il fait un jogging tous les matins dans ses rayons pour vérifier que tout est bien en ordre. Il encourage ses vigiles à fermer les yeux sur les petits délits (il faut dire que les voleurs ont des arguments imparables !) et gère ses têtes de gondole d’une main de maître.
Un véritable manager à l’ancienne. Un peu trop à l’ancienne, selon son chef de la sécurité, Mathias, vexé justement d’avoir été mis en porte-à-faux devant un voleur de bouteilles… de lait. Et qui va tout faire pour alerter le siège à Paris et faire virer Mandon. Celui-ci ne se doute de rien, et cherche surtout à renouer sa relation avec sa fille Léa. Celle-ci est serveuse dans un bar et refuse l’aide professionnelle de son père. A la « faveur » d’un concert de rap qui dégénère, père et fille vont conclure un marché : Léa « monte » à Paris effectuer un stage au siège des supermarchés, tandis que Gérard sort de sa zone de confort en s’installant pour la même période chez un ferrailleur. Que l’on avait déjà croisé dans le bureau de Mathias…
Tandis que Léa se retrouve par hasard au centre de la comptabilité illégale du siège social de l’hypermarché qui planque des bénéfices dans divers paradis fiscaux, Gérard ouvre les yeux et « surkiffe » la vie qu’il découvre. Mais très vite, les manigances de Mathias vont bousculer tout ce petit monde, et révéler la vraie nature de Gérard que l’on aurait trop vite catalogué has-been. Cette grosse BD (160 pages), roman graphique, nous livre une fable sociale sur certaines fractures sociales, générationnelles et morales, servie avec un air de comédie qui amène le sourire à chaque page. Le personnage de Gérard Mandon est particulièrement réussi, j’ai adoré le détester sur les toutes premières pages pour m’apercevoir qu’on m’avait habilement fourvoyée et qu’il était « sensass » le « joggeur ».
2 belles soirées à la lecture de Tête de Gondole qui, c’est rare pour une BD, me poursuit encore quelques jours après l’avoir terminé. Comme quoi, on peut rire de tout, il n’en reste pas moins qu’on y réfléchit !
Tête de Gondole – Tronchet et Nicoby* – Editions Dupuis – paru mars 2019 – 160 pages couleurs – 22€ – 195×258
A partir de 15 ans Site Editions Dupuis
* voir ci-dessous les concernant
A l’écriture : TRONCHET
Né en 1958, Didier Vasseur, dit Tronchet, se révélera comme un des
dessinateurs les plus subversifs de la fin du XXe siècle. À force de volonté
et de travail, il inventera graduellement une écriture graphique d’une grande
efficacité, au style personnel. Les maisons d’éditions les plus iconoclastes s’arrachent ses
visions de personnages alternant grotesque accompli et grandes tragédies de la vie en
société. Malgré une production devenue torrentielle, il trouve le temps de présenter en
1998 le diptyque Houppeland dans la collection Aire Libre : un récit épique inclassable où
tragédie, humour loufoque, caricature du monde contemporain et fantaisie délirante sont
finement dosés pour composer le plus joyeusement sinistre des régimes politiques.
(texte des Editions Dupuis)
dessinateurs les plus subversifs de la fin du XXe siècle. À force de volonté
et de travail, il inventera graduellement une écriture graphique d’une grande
efficacité, au style personnel. Les maisons d’éditions les plus iconoclastes s’arrachent ses
visions de personnages alternant grotesque accompli et grandes tragédies de la vie en
société. Malgré une production devenue torrentielle, il trouve le temps de présenter en
1998 le diptyque Houppeland dans la collection Aire Libre : un récit épique inclassable où
tragédie, humour loufoque, caricature du monde contemporain et fantaisie délirante sont
finement dosés pour composer le plus joyeusement sinistre des régimes politiques.
(texte des Editions Dupuis)
Au dessin : NICOBY
Pur produit des années 1970, Nicoby a vite compris qu’il ne serait jamais avantcentre
du Stade rennais. Qu’à cela ne tienne ! Il décide de devenir auteur de bande
dessinée. En quelques années, il a déjà publié une quinzaine de livres, multipliant
les genres, les styles et les formats. C’est avec la même aisance qu’il aborde l’autobiographie,
dans Chronique layette (Six pieds sous terre, 2007) ; avec Apple et Lemon (Tabou, 2011 et
2013) ; le récit intimiste, avec Vacances (Drugstore, 2010) ; l’aventure avec dans La Voix (Vents
d’Ouest, 2003 et 2004) ; ou la chronique sociale, avec Les Ensembles contraires (Futuropolis,
2008 et 2009) ou 20 ans ferme (Futuropolis, 2012). Aujourd’hui, Nicoby vit à la campagne,
retiré du monde, et y organise des barbecues qui font la joie de ses amis.
(texte des Editions Dupuis)
du Stade rennais. Qu’à cela ne tienne ! Il décide de devenir auteur de bande
dessinée. En quelques années, il a déjà publié une quinzaine de livres, multipliant
les genres, les styles et les formats. C’est avec la même aisance qu’il aborde l’autobiographie,
dans Chronique layette (Six pieds sous terre, 2007) ; avec Apple et Lemon (Tabou, 2011 et
2013) ; le récit intimiste, avec Vacances (Drugstore, 2010) ; l’aventure avec dans La Voix (Vents
d’Ouest, 2003 et 2004) ; ou la chronique sociale, avec Les Ensembles contraires (Futuropolis,
2008 et 2009) ou 20 ans ferme (Futuropolis, 2012). Aujourd’hui, Nicoby vit à la campagne,
retiré du monde, et y organise des barbecues qui font la joie de ses amis.
(texte des Editions Dupuis)