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Non à l’ennui à l’école ! Un livre de rentrée.

Une proposition de lecture en phase avec la rentrée, que nous propose Nathalie Riché.  A lire à dès 12 ans.

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Il voulait changer l’école pour que chaque enfant s’y sente bien et concerné. Avec Non à l’ennui à l’école, Maria Poblete retrace le destin de Célestin Freinet et avec lui, nous invite à une rentrée joyeuse et régénérante !« Je suis fébrile. Je porte mon beau costume, celui des grands jours, celui des rentrées des classes. La veste, est-elle bien ? Pas trop sombre pour les enfants, pas trop classique ? Et mes chaussures ? Elles sont neuves et brillantes. Trop, peut-être ? Non, ça a l’air d’aller (…) Mes élèves seront-ils heureux ? Ne s’ennuieront-ils, pas vissés sur les bancs qui seront, c’est sûr, inconfortables ? Auront-ils envie de venir chaque matin ? »

On a tous rêvé d’un instituteur comme lui ! Parce qu’il croyait dur comme fer en une école heureuse, joyeuse, à l’initiative individuelle et à la participation active des élèves, Célestin Freinet, a, à sa manière révolutionné l’école. En retraçant quelques phases clés de sa vie, l’auteure et journaliste Maria Poblete invite le lecteur à une réflexion sur la manière d’enseigner et d’apprendre, ce qui motive et interpelle notre curiosité.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, le jeune Célestin Freinet entame sa première rentrée en tant qu’instituteur à Bar-sur-Loup, un petit village provençal sur les hauteurs de Grasse. Affaibli par une balle qu’il a reçue lors des combats, il n’en est pas moins déterminé dans sa mission, obsédé par l’idée que ses élèves pourraient s’ennuyer. Comment faire pour qu’ils ne restent pas avachis sur leur banc ou qu’ils se chamaillent sans le moindre intérêt pour ce qu’il tente de leur apprendre ? Le directeur de l’école élémentaire, lui, possède un vocabulaire plus limité, ses maîtres mots sont : « discipline », « obéissance », « silence », « piquet »…
Célestin n’entend pas les choses ainsi. L’école, ce n’est pas l’armée, ah mais. Alors il innove ! Très vite, il réussit à récupérer l’attention des élèves amorphes, en les faisant sortir. Le calcul, ils l’apprendront lors de sorties dans les bois, en comptant les mètres et les kilomètres parcourus. Les voilà déjà capable de faire des conversions ! Il fait trop beau pour travailler, et si on déménageait dehors ? La classe se fera les après-midis dans la campagne : observer les animaux, les dessiner, faire des fiches sur eux et aménager un potager… Les élèves se méprisent les uns les autres ? Freinet les incite à raconter le métier de leurs parents et d’en écrire les histoires qu’il publiera dans un journal de l’école. Et voilà les enfants de rédiger. La fierté d’affirmer ce qu’ils sont renaît, les élèves ne se toisent plus, ils coopèrent, deviennent de vrais petits reporters, font attention à leur orthographe… Quel succès !
Mais c’est sans compter les mauvaises langues du village qui trouvent que les dictées et les notes sont trop absentes de cet enseignement-là. Ce Freinet, ne serait-il pas bolchevique ? Les notables du village lui jettent des pierres et l’oblige à démissionner…

La suite de la chronique de Nathalie, sur l’Express.fr