Focus sur Claire Blanchard et son dernier roman, La Danse de la tarentule
Top-Topic suit Claire Blanchard depuis de nombreuses années (bien avant le blog !). La sortie de son dernier opus, la Danse de la tarentule, est l’occasion de revenir sur son parcours et d’approcher la démarche d’auto-édition. Rencontre avec une jeune et jolie femme qui n’a pas dit, et écrit !, son dernier mot…
Top-Topic le Blog : Bonjour Claire, bienvenue ! Merci de vous présenter en quelques phrases.
Claire Blanchard : Bonjour Sophie ! Mon parcours littéraire est plutôt classique : après des études de Lettres à la Sorbonne, j’ai passé les concours de l’enseignement puis j’ai obtenu mon Capes de Lettres Modernes. J’ai enseigné de nombreuses années le Français avant de publier mon premier recueil de nouvelles : Paris / La Baule, en 2012. Ensuite, je me suis attelée à divers projets de création littéraire, dont deux romans et neuf contes pour enfants.
TT LB : Nous allons largement aborder votre dernier roman, La Danse de la tarentule, mais avant j’aimerais que vous nous parliez de vos précédents ouvrages en quelques mots. Sont-ils toujours disponibles ?
CB : Oui, bien sûr. Mes contes pour enfants sont toujours édités dans deux recueils collectifs de contes, les Kilo de contes à lire avec papa, et Kilo de contes pour bien grandir*, chez LeducS jeunesse. Mon recueil de nouvelles Paris / La Baule est toujours en vente sur internet. Quand à mon roman comique, Comment j’ai aidé ma copine à tuer le chat de son mec, il est en vente numérique sur les sites de vente d’e-book.
(tous les livres de Claire sont à retrouver ICI )
TT LB : Merci. Et maintenant, donnez-nous envie de lire La Danse de la tarentule.
CB : La Danse de la tarentule raconte l’histoire d’une femme, Émilie Renard, qui, à la suite d’un drame, a coupé les ponts avec sa famille maternelle. Après le décès de sa mère, Émilie retourne sur les lieux de son enfance, au Croisic, avec ses deux enfants, pour assister aux obsèques. Tous ses souvenirs lui reviennent en mémoire : l’enfance cabossée, chez sa grand-mère, à qui Émilie et son frère avaient été confiés pendant que leurs parents travaillaient en Inde, puis l’adolescence parisienne, avec son père et sa mère toxiques.
TT LB : Une part autobiographique dans ce roman ? Plus généralement pourquoi ce sujet ? Et d’ailleurs, quel est votre sujet ? Car suivant les personnages, le point de vue n’est pas le même !
CB : L’idée d’écrire ce roman m’est venue à la suite du décès de ma grand-mère, il y a une dizaine d’années.
J’avais un lien très fort et très positif avec elle, contrairement à mon héroïne.
À la suite de ce décès, j’ai eu envie d’écrire sur l’effondrement d’un clan familial :
comment les rapports entre les gens pouvaient se distendre et tourner au conflit après la disparition d’une figure centrale, ici matriarcale. Puis le sujet a dévié sur la dénonciation de la violence faite aux enfants sous couvert d’une bonne éducation,
et plus particulièrement, lorsque la mère en est à la source.
Pour conclure sur la question de la part autobiographique dans La Danse de la tarentule,
je pourrais dire que ce roman a été écrit en puisant dans mon ressenti, mais que tous les faits sont fictifs.
TT LB : Comment s’est déroulé son écriture ? Quand avez-vous commencé à vous y atteler ? Était-ce en rapport avec une période particulière ?
CB : J’ai écrit ce roman sur quatre années, de 2010 à 2014, avec de longues périodes de réflexion où je me suis posé des questions de cohérence par rapport au scénario, au ressenti aussi. J’avais besoin de recul afin de savoir si les sentiments que je dépeignais étaient justes. J’ai voulu que ce livre paraisse le plus spontané possible, le plus crédible, le plus proche possible de la réalité, afin de dénoncer la violence cachée au sein des familles ordinaires. J’ai dû puiser dans ma propre sensibilité, aller au plus profond de mon ressenti. C’est une petite fille qui s’exprime, et il a fallu que je colle au plus près de sa pensée, d’où le style volontairement oralisé parfois.
TT LB : Peut-on dire que ce livre a déjà 2 vies : l’écriture et la recherche d’éditeur d’abord, puis votre prise en main de son destin et une autre approche de l’édition ?
CB : Oui, tout à fait. Après avoir fini de rédiger ce roman, en décembre 2014, j’ai cherché un éditeur traditionnel. Cela a été bien entendu un échec, car il est quasiment impossible de se faire éditer pour un premier roman dans une maison d’édition classique. Je me suis alors tournée vers l’autoédition numérique, afin de permettre à mon entourage, dans un premier temps, de lire mes romans.
À cette époque, j’écrivais des contes pour enfants chez LeducS jeunesse, et alors que je lui remettais mes derniers contes, mon éditrice chez LeducS jeunesse, Laury-Anne Frut, m’a conseillé Librinova pour éditer mes romans.
Cette maison d’autoédition offre un panel de services qui va de la simple édition du livre sous format numérique, disponible sur toutes les librairies en ligne (Amazon, Fnac, Librinova, etc…) à la commercialisation papier du roman, disponible sur commande dans toutes les librairies de France, ou sur Amazon, sur le site de la Fnac, etc…
Dans un premier temps, je n’ai édité que sous format numérique mes romans et cela n’a pas du tout fonctionné car mon entourage me réclamait du papier. C’est alors qu’en septembre 2018, j’ai franchi le pas et que j’ai choisi d’auto-éditer sous format papier et numérique la Danse de la tarentule.
TT LB : Quelques semaines plus tard, qu’en retirez-vous ? Avez-vous fait le bon choix ?
CB : Je suis très satisfaite de la tournure que prennent les événements. Mon livre a été numéro un des ventes Amazon du 18 décembre au 10 janvier 2019. J’ai rencontré de nombreux lecteurs via les réseaux sociaux. J’ai fait connaissance avec d’autres auteurs, des gens passionnés par la littérature et l’écriture. Cela dépasse le simple entourage de mes amis et de ma famille. C’est assez palpitant, car avec les réseaux sociaux, on a tout de suite un retour sur nos écrits. C’est immédiat.
TT LB : La couverture de La Danse de la tarentule a été intégralement pensée et réalisée par vous. Quelles étaient vos intentions précises ?
CB : Je voulais une couverture qui séduise et qui inquiète en même temps, qui soit esthétique et intrigante à la fois. L’image a été entièrement réalisée par mon mari et moi-même. Nous avons pris plus de 400 clichés de la même nature morte : bouquet de fleurs des champs, ours en bois, photo, devant une fenêtre voilée. Cela nous a pris un mois complet, mais nous avons adoré cela : décider de prendre en photo un bouquet de fleurs fraîches ou fanées, choisir la photo de la petite fille, choisir la lumière du matin plutôt que celle du soir…
TT LB : Avez-vous un nouveau projet littéraire en cours ?
CB : Oui, bien sûr. Mais je ne peux pas en dire plus. Il s’agit encore d’un roman qui dépeint également des rapports humains, une époque révolue.
TT LB : Avez-vous des dates de rencontres – lectures – dédicaces prévues ?
CB : Oui, j’ai contacté diverses librairies qui m’ont proposé plusieurs dates mais ce n’est pas encore fixé à l’heure actuelle.
(Top-Topic vous les indiquera au fur et à mesure !)
TT LB : Des auteurs qui vous ont inspirée pour l’écriture La Danse de la tarentule ?
CB : Oui, je me suis inspirée de Vipère au poing d’Hervé Bazin et de Poil de Carotte, de Jules Renard. Il y a des clins d’œil à ces romans : le nom de famille « Renard » de mon héroïne, le grand-père entomologiste, le personnage d’Anthony qui rappelle le petit Poil de Carotte… Mais ils sont là pour signifier au lecteur que nous sommes bien dans une fiction. La littérature dite classique n’a retenu que des récits de petits garçons maltraités. Aucun roman ne met en scène de petite fille. Je me suis interrogée sur ce manque. Bien sûr, j’ai été regarder du côté de Violette Leduc, ou encore de Simone de Beauvoir, mais aucune de ces femmes n’a réellement dépeint dans son intimité le rapport de force mère/fille. J’ai voulu aller au plus profond des pensées d’une fillette puis de l’adolescente qu’elle devient, tout en restant dans la fiction. C’est pour cela que ce roman a été si long à écrire.
TT LB : Plus largement, quels sont les autres auteurs qui vous inspirent ?
CB : En 2018, j’ai eu trois coups de cœur livresques : Le Bureau des jardins et des Étangs, de Didier Decoin, Amours, de Léonor de Recondo, et Innocence, d’Eva Ionesco. J’ai adoré ces trois romans pour la poésie et la sensualité qui s’en dégageaient, ainsi que pour la qualité du style. J’ai particulièrement été sensible au livre d’Eva Ionesco parce qu’en plus de la peinture des années 70 florissantes, elle décrit des rapports mère/fille très toxiques, tout en restant d’une profonde pudeur.
TT LB : Qu’avez-vous particulièrement apprécié parmi les ouvrages de la dernière rentrée littéraire ?
CB : J’ai découvert et adoré Nos Enfants après eux de Nicolas Mathieu, avant même qu’il soit nommé au Goncourt. Je ne savais pas qu’il faisait partie de la sélection quand je l’ai acheté pour sa couverture. J’ai apprécié la peinture sociale d’une décennie, celle des années 90. J’ai tout de suite été embarquée par l’écriture.
TT LB : Merci beaucoup Claire. Et merci de votre proposition de faire gagner 5 exemplaires sous format papier de La Danse de la tarentule aux lecteurs de Top-Topic, qui trouveront les modalités du concours ci-dessous. Valeur de chaque exemplaire : 17,90€
. * »Les Kilo de … », recueils pour enfants auxquels a participé Claire sont chroniqués ici sur Top-Topic
📗📘 CONCOURS 📙📕
A partir de jeudi 24 janvier =>
Pour participer rien de plus simple : il suffit de
. commenter le post du concours La Danse de la tarentule, sur LA PAGE FACEBOOK de Claire Blanchard Ecrivain en partageant avec au moins 2 personnes (taguer 2 personnes dans votre commentaire)
et de faire
. la même chose sous le post lié à ce concours sur la page Facebook de Top-Topic
Tirage au sort des 5 gagnants, parmi les participants, dimanche 3 février 20h.
La Danse de la tarentule – Claire Blanchard – sortie novembre 2018 –
En vente sur le site de l’auteur (ici) Amazon (Kindle et papier), Cultura, Fnac, Librinova…
Lui écrire : blanchardclaire@free.fr
Claire Blanchard