Les riches heures de Jacominus Gainsborough
Dernier album à glisser sous le sapin : Les riches heures de Jacominus Gainsborough contées et illustrées par la grande Rébecca Dautremer augmenteront un peu plus la magie de Noël. Une fresque saisissante.
Quand Beatrix Gainsborough vit naître son dernier petit-fils, elle fut folle de joie. « Il s’appellera comme son grand-père ! déclara-t-elle.
– N’est-ce pas un nom un peu long pour un si petit-petit ? demanda la maman.
– Rubbish, darling ! rétorqua Beatrix. Jacominus Stan Marlowe Gainsborough est un nom léger et gracieux qui ira à merveille à ce doux enfant ! »
Monsieur et Madame Gainsborough étaient si heureux de l’arrivée du nouveau bébé qu’ils voulurent aussi faire plaisir à sa grand-mère. Ils prénommèrent donc leur fils Jacominus tout simplement.
Rébecca Dautremer se lance dans une fresque. Une toute petite fresque à hauteur de museau de lapin. Mais à travers le destin de ce chérubin, elle embrasse la vie. Les amis, les rêves, les petits plaisirs, les joies, les peines, tout ce qui fait le sel de la vie est conté à travers la vie douce et mélancolique de Jacominus, celui qui aime faire le bonheur autour de lui.
Voici Jacominus, un tout petit lapin au poil soyeux, au regard attendrissant et à la pointe de l’oreille grisée en signe distinctif et distingué. On le reconnaîtra à son indétrônable gilet vert probablement tricoté par sa grand-mère Beatrix (hommage discret à Beatrix Potter dont la plume et le pinceau enfantèrent de nombreux lapins ?), sa patte folle et son doux air dans la lune qui fera dire de lui à ses amis : « Jacominus est le spécialiste du voyage sur place ». Des voyages, pourtant il en fera.
Ponctué de tableaux somptueux regorgeant de détails, dont certains sonnent comme des références (il y a du Brueghel dans cette cour d’école foisonnante d’enfants et de neige), c’est tout un univers qui s’ouvre au lecteur qui peut non seulement se régaler de la beauté et la richesse des images, s’amuser à reconnaître la petite bande : Policarpe, César, Agathon, Byron ou Léon, mais aussi imaginer beaucoup entre les quelques séquences racontées par l’auteur. Et c’est toute la force de l’album aussi que de suggérer ce qui n’est pas dit de ce lapin doux et taiseux.
La suite de la critique de Nathalie, et les coordonnées de l’ouvrage, c’est ICI