Top

L’Homme qui plantait des arbres – Jean Giono

 

Le dernier billet de Nathalie Riché, Critique littéraire Jeunesse sur l’Express.fr, à propos d’une nouvelle de Jean Giono.

L’Homme qui plantait des arbres de Jean Giono, est un hymne à la nature autant qu’à l’aventure humaine dans ce qu’elle a d’essentiel et beau. A découvrir grâce à cette version superbement illustrée par Olivier Desvaux.

 

jean giono

« Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risques d’erreurs, devant un caractère inoubliable. »

Il est des textes intemporels. L’Homme qui plantait des arbres est de ceux-là. Impressionnant même – pour celui qui ne l’aurait pas lu depuis longtemps – d’intensité et d’actualité. Il a d’ailleurs fait le tour du monde et c’est une formidable idée que de le republier, illustré, pour le faire découvrir à la nouvelle génération.

« Il y a environ une quarantaine d’années, je faisais une longue course à pied, sur des hauteurs absolument inconnues des touristes dans cette très vieille région des Alpes qui pénètre la Provence…»

Cela commence comme un conte. Un jeune homme se promène sur les hauteurs d’une montagne. Il s’égare sur ce plateau désertique et venteux des Alpes-de-Haute-Provence. Et dans ce paysage désolé où le soleil cogne sur les pierres blanches et vous aveugle, notre promeneur imprudent erre, désespérant trouver de l’eau. Nulle âme à l’horizon dans cette nature engloutie. Jusqu’à ce qu’une silhouette au loin sur un promontoire se détache du ciel, quasi végétale. L’homme, la cinquantaine bien passée, est un berger. Elzéard Bouffier vit reclus et offre à l’imprudent un peu d’eau et l’hospitalité.

On peut aller au bout du monde pour faire des rencontres incroyables, mais on peut tout aussi bien arpenter les flancs d’une montagne aride, à quelques heures de chez soi, et rencontrer des personnages insolites. Tout comme Elzéard. L’homme a tout perdu, son fils, sa femme, sa maison et trouvé une immense chose. Dans sa solitude, il s’est pleinement relié à la terre. Seul, face au ciel azur, à la majesté des montagnes, à la lumière, avec pour seule compagnie son chien et ses bêtes.
Mais surtout, il s’est lancé dans une entreprise titanesque : planter des milliers d’arbres sur cette terre désolée. Chaque jour, il trie des glands et les plante consciencieusement, comme une mission vitale. La guerre passera par-là, mais l’homme continuera, imperturbable aux aléas de la folie humaine, à planter méthodiquement ses petites graines au creux des gros cailloux blancs.

jean giono

 

Pour lire la suite de cette chronique de Nathalie Riché, feuilleter l’album, et en savoir plus à propos d’Olivier Desvaux, suivez ce lien !

 

Merveilleuse illustration non ?! Ce post impressionnisme, jeu de lumières et contrastes de couleurs, un bonheur pour les yeux, à soumettre de toute urgence aux jeunes lecteurs. (Sophie)

L’Homme qui plantait des arbres
Jean Giono, illustrations Olivier Desvaux

60 p., Gallimard, 14,50 €

(dès 9 ans)