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Qui est Thomas Poitevin ?

L’ébouriffant talent de Thomas Poitevin !

 

A ce jour, du confinement, je retiens dans la colonne Positif (un peu maigrelette) la découverte du compte Instagram de Thomas Poitevin @les.perruques.de.thomas

Bandeau Instagram Les Perruques de Thomas

 

Les Perruques de Thomas, des pépites qui décoiffent !

Que sont ces pépites ? Ce sont les posts que Thomas met en ligne tous les 2 ou 3 jours, des vidéos de 2 minutes maximum absolument hilarantes. Et « fines », et ça ce n’est pas si courant dans le joli monde de l’Insta-humour

Depuis cet hiver, sous différentes perruques, une par post et personnage, Thomas nous régale avec des moments de vie d’hommes et femmes de sa composition, aussi divers que variés.

Citons par exemple Pascal, l’architecte perché et snob. Ou mon préféré, Papy Daniel, grand-père bougon en liaison vidéo avec ses enfants et petits-enfants, (qui se seraient abstenus s’ils avaient su). Ah Papy Daniel, mon préféré !

 

Papy Daniel Les Perruques de Thomas

(Papy Daniel)

Il y a aussi l’inégalable Hélène, bourgeoise très coiffée que nous suivons de semaine en semaine au travers de ses différents déboires (du confinement en solo à La Bourboule à ses tentatives de rapprochement avec le Pyla) et émois… (un artiste du coin…).

 

Hélène dans Les Perruques de Thomas

(Hélène)

A l’opposé, on peut rire des monologues ou conversations téléphoniques de Lou l’actrice auto-centrée, Sébastien le papa bo-bo, Gaëtan le (pseudo) lanceur d’alerte…

 

Feed Thomas Poitevin

 

Je ne cite pas toutes les créations pour vous laisser la joie de la découverte lorsque vous irez sur @les.perruques.de.thomas, mais je souligne aussi l’extraordinaire composition qui nous y est livrée régulièrement avec l’odieuse Laurence, qui exerce sa tyrannie dans le milieu du spectacle vivant et dont chaque intonation, mimique, phrase, soupir ou silence dévoile son aigreur et sa perfidie. Ce personnage résume à lui-seul toute l’originalité et le talent de Thomas Poitevin qui nous fait saisir en même pas 2 minutes l’épaisseur de celui ou celle qu’il incarne, et lui imaginer une vie.

 

Laurence, dans Les Perruques de Thomas

(Laurence)

 

Thomas Poitevin…

…est un auteur-interprète qui me bouleverse par sa justesse, et me décoiffe (ah ah, je n’ai pas fait exprès, coiffe… perruques…) par sa drôlerie. Thomas Poitevin Portrait
Tout est dans le détail, peaufiné, travaillé ; chaque parole étoffe le personnage et chaque geste appuie le texte, que ce soit pour ladite Laurence ou les autres créations.

Des créations qui font rire beaucoup, vraiment beaucoup, (avec souvent une belle chute en point d’orgue, et plein de punchlines qui vont rester), tout en savourant la profondeur de chaque « perruqué(e) », dans ses caractéristiques et ses contrastes.

 

Ravie de ma découverte, j’ai eu envie d’en savoir plus sur Thomas qui a eu la gentillesse de se dégager du temps pour répondre à mes questions. A distance, confinement oblige.
Mais nul doute que nous nous retrouverons « dans la vraie vie », c’est un artiste que Top-Topic compte bien suivre de près. 

 

Mai 2020 : Breaking news, les vidéos de Thomas sont désormais accessibles sur FACEBOOK (ICI)


 

Thomas Poitevin et ses Perruques – Interview 

Top-Topic : Thomas Poitevin, merci de vous présenter en commençant par les questions classiques : âge ou tranche d’âge, région d’origine et/ou de cœur, où habitez-vous actuellement ? Etudes ? Formation ?

Thomas Poitevin : Bonjour Sophie ! J’ai 38 ans, et je suis devenu comédien juste après des études de lettres modernes. Je viens de Fontainebleau, une ville proche de Paris mais assez à part, où j’ai de beaux souvenirs d’adolescence, et d’où me vient pas mal d’inspiration pour des personnages… J’habite aujourd’hui à Paris, vers le canal Saint Martin, qui est aussi une zone très inspirante !  J’écris beaucoup, d’abord pour le théâtre mais maintenant aussi pour l’image. J’aime créer de la fiction, en somme !

 

T-T : Vous avez ouvert votre compte Instagram cet hiver ; une impulsion soudaine ? La demande d’un cercle de déjà fans ? Le constat qu’IG est devenu incontournable pour les artistes ?

Thomas : J’ai créé un spectacle avec ma complice Hélène François il y a trois ans où j’incarnais déjà une galerie de personnages qu’on avait pensés drôles et touchants : « Les désespérés ne manquent pas de panache ». Je me sentais de plus en plus proche de l’écriture et de la réalisation mais restait allumée en moi cette envie de montrer des petites tranches de vie.
Comme j’ai un petit stock de perruques issues de différentes aventures théâtrales, l’idée est venue toute seule. Tourner pour la page Instagram ne demande pas une logistique très compliquée, c’est bien pratique ! Au début j’ai vraiment envisagé ça comme un laboratoire d’écriture, ouvert à tous. J’ai d’abord retrouvé sur insta beaucoup de personnes qui avaient apprécié le spectacle, et puis pleins de gens sont venus s’ajouter… C’est un grand plaisir de faire rire.

 

T-T : Déjà une cinquantaine de vidéos pour une quarantaine de personnages.
D’autres « perruqués » vont-ils être créés ou allez-vous en « installer » certains de façon plus récurrente, à l’instar de Gentiane, Lou, Caro, Hélène par exemple, en en abandonnant d’autres ?

Thomas : A un moment je me suis dit que ce serait bien de faire revenir les personnages les plus populaires, mais l’impulsion pour écrire une nouvelle « perruque » est vraiment aléatoire ! Je pars toujours de ce qui me fait rire dans la vie, c’est-à-dire une expression, une façon de parler que j’ai entendue ou que j’imagine chez telle ou telle zone sociale. Parfois je pense un texte pour Gentiane et puis je me rends compte que ça convient plus à Lou… Des gens ont suggéré aussi de se faire rencontrer plusieurs personnages, et en ce moment je réfléchis à comment faire ça, ce serait drôle !

 

(Caro)

 

T-T : Vos personnages sont très « précis ». Votre entourage est-il une grande source pour « choper » des mimiques, tics de langage, et autres éléments qui font toute la truculence de vos Perruques ?

Thomas : Oui, complétement. Mon entourage ou ce que je peux voir dans les médias, sur des documents. Ça part toujours d’une façon de parler particulière.

 

T-T : Vos textes sont-ils compléments écrits ou improvisez-vous un peu une fois l’enregistrement commencé ?

Thomas : Tout est écrit comme une petite scène de théâtre, et puis lorsque je tourne, ça change pas mal au fil des prises. Comme je fais tout seul, ça implique une auto-direction parfois un poil schizophrène !

 

T-T : Chaque vidéo demande-t-elle beaucoup de prises ?

Thomas : Ça dépend du personnage, il y en a avec lesquels  j’ai une plus grande familiarité. Je refais la prise jusqu’à ce que ça me paraisse « vivant »  et pas « plaqué ». Le plus grand nombre de prises a été pour mon québécois, parce que je maitrisais mal l’accent, malgré le formidable coaching d’une amie de Montréal ! Je continue de le travailler dans mon coin,  je ferai revenir mon ramancheur québécois quand il sera prêt !

 

Guy-Patrick, dans Les Perruques de Thomas

(Guy-Patrick, ramancheur de père en fils)

 

T-T : Etes-vous aidé ? Pour les textes, le montage, les idées ?

Thomas : Comme j’ai commencé la page (par hasard) au moment du confinement, j’ai appris à quasiment tout faire seul ! C’est une mise en abyme intéressante car du coup les personnages eux aussi sont confinés… j’ai hâte que certains « sortent » pour faire leurs bêtises à l’extérieur.


T-T :
En dehors d’Instagram, quels sont vos contributions / prestations artistiques, actuelles ou à venir ?

Thomas : J’ai plusieurs projets d’écriture audiovisuels, dont certains provoqués par la visibilité des Perruques, ça me rend très heureux.  J’ai aussi co-écrit le one woman show de mon talentueuse amie Adeline Zaru « de A à Zen » qu’elle devrait bientôt reprendre.
Écrire de la fiction est vraiment mon plus grand plaisir. Je participe en ce moment à la mise-en-scène du « Misanthrope confiné » d’Andrea Brusque avec des directs sur la chaine YouTube  « Futuracte » tous les dimanches après-midi.

J’aurai le grand plaisir cette année de rejoindre la très belle création de Sarah Llorca « La terre se révolte », pour une tournée en France. Et je vais faire monter mes perruques sur scène, j’y travaille ! (note de Top-Topic : danse de la joie devant cette belle nouvelle)

 

Le Misanthrope (confiné)
(Le Misanthrope (confiné) – Sur YouTube)

 

T-T :  Je crois que vous comptez lancer un Perruqu’thon après le confinement ?

Thomas : C’est une grande opération mondiale pour me faire prêter des perruques, car j’en manque ! L’idée est que le sketch soit dédicacé à la personne qui m’a gentiment prêté « ses cheveux ». Le confinement a mis à mal le Perruqu’thon, mais je compte bien lancer à nouveau cet appel après le 11 mai !

 

T-T : Etes-vous inspiré par des humoristes / autres Instagrameurs / acteurs ?

Thomas : Et comment ! J’ai une admiration immense pour les grands portraitistes Catherine Tate
anglais du sketch-comedy, comme les géniaux David Walliams et Matt Lucas de
« Little Britain », ou encore Catherine Tate
(photo ci-contre, crédit BBC)
. Cette femme est une déesse. J’ai grandi avec les petites annonces d’Elie Semoun, un acteur vraiment prodigieux.
J’ai découvert sur Instagram des talents fous, comme Lison Daniel dont les « Caractères » me font tant rire. Et j’ai pu découvrir
grâce à mes errances netflixiennes le stand-upeur transverse Bo Burnham,
qui est un artiste stupéfiant.

 

Thomas Poitevin

 

 

    (Lison Daniel photo Instagram @les.caracteres)

 

 

 

 

 

 

T-T : La première chose fun ou libératoire que vous ferez au sortir du confinement ?

Thomas Poitevin : J’ai hâte de retrouver le H&M des Halles, qui est vraiment mon repère spirituel à Paris. Je plaisante ! Simplement pouvoir me promener, pouvoir profiter des lieux et des gens qui font ma ville. Et surtout aller au théâtre. Les théâtres vont avoir besoin de nous, et je compte bien répondre présent !

 

Top-Topic : Un grand merci Thomas, à bientôt sur Top-Topic et surtout sur votre compte Instagram @les.perruques.de.thomas (lien ici)

 

Cadeau : Des apparitions de Laurence et Papy Daniel ci-dessous, et leurs « saillies » (« Marine, réflexe ! » – « Les artistes qui sont pas issus de la maturité, mais non plus issus de l’émergence » – « Vous l’aurez la maison de Saint-Raphaël » – « La petite grosse je la connais, mais l’autre ? »)
Retrouvez-les intégralement sur Instagram. Et pour celles et ceux qui ne sont pas adeptes de ce support, certains des sketches de Thomas sont sur YouTube. 

Pour découvrir d’autres artistes inspirants : https://top-topic.com/theatre-et-spectacles/