Les derniers couples mère-fille au cinéma
Aujourd’hui à 13h48, ma fille a eu 11 ans !! Cela ne va pas changer votre vie. Et la mienne, depuis l’arrivée de ce qui fut un bout’chou de 52 cm a retrouvé un rythme normal.
Il n’en reste pas moins qu’à chaque changement de classe / année / taille de vêtement / style de vocabulaire / copine / lubie / humeur / programme tv préféré / de la Pépette, je ne peux m’empêcher de faire un petit ou grand reward sur les années passées, et me réjouir ou me lamenter – oui, vive la pré-adolescence – sur la nature de nos relations. Bon, globalement ça va, je suis très très chanceuse. Il faut dire que j’ai très très bien géré les choses. Et je suis très très modeste, et très très honnête, et très très objective.
BREF tout ça pour vous parler de 3 films que j’ai visionnés en l’espace de 15 jours. Par hasard (tiens tiens, sacré farceur ce hasard), ils ont pour sujet principal les rapports mère -fille.
JALOUSE
Au cinéma : JALOUSE, des frères Foenkinos, avec Karine Viard, la maman, et Dara Tombroff, la fille, superbe danseuse classique.
4 cerises on the cake, et ils me pardonneront, c’est bon les cerises :
. la merveilleuse Anaïs Demoustier, qui revient en force cette saison au ciné et à la TV, ne la ratez pas dans « Paris Etc »… la nouvelle créa de Canal +.
. Anne Dorval, trop rare à mon goût
et mes 2 que j’aime :
. Thibault de Montalambert. Vite, la prochaine saison de « 10 % » sur France 2 !
. Bruno Todeschini, au générique lui aussi de « Paris Etc », canon.
Ce film, on en a beaucoup parlé, je fais vite.
Nathalie, qui approche de la ménopause (scènes marrantes chez son généraliste, bonjour le déni) voit éclore sa danseuse de fille, sortant de l’adolescence avec notamment de belles promesses d’avenir amoureux et professionnel.
Divorcée et « seule », cette femme se prend aussi le nouveau bonheur de son ex-mari dans les dents. Ah oui, je ne vous ai pas dit, il y a aussi Marie-Julie Baup, tordante de rire, dans le rôle de belle-mère de Mathilde.
Et comme des souffrances n’arrivent jamais seules, une jeune collègue jouée par A. Demoustiers (elles sont profs) lui oppose sa fraîcheur de vues et d’idées.
Certes, il faut aimer Karin Viard, omniprésente, pour apprécier ce film. C’est mon cas. Mais j’ai beaucoup aimé aussi le côté acidulé de cette histoire. On rit beaucoup mais on s’interroge, et le film vous habite ensuite, surtout si l’on coche les cases
✅ je suis maman
✅ les rapports avec la mienne ont franchement dérapé à partir de l’adolescence
Fine mouche, (quand je vous dis qu’aujourd’hui je me la joue modeste), j’ai vu JALOUSE avec ma minette, histoire d’avoir son point de vue et de poser en commun ce medium dans notre boîte à outils, à ouvrir lorsque nous sommes en conflit (organisées hein ?!)
En tout cas, si ce n’est déjà fait, allez voir ce film, ne serait-ce que pour les rôles secondaires !
MAMAN A TORT
En vidéo à la demande, MAMAN A TORT, de Marc Fitoussi, que j’avais laissé passer au ciné par manque de temps à l’automne 2016.
Mais dès le premier jour, elle se voit confier le rangement d’un placard. Là n’est pas le plus grave. Car au fil de cette semaine d’immersion, Anouk découvre un autre visage de sa mère, rendue froide et insensible à la détresse de ses affiliés, car elle-même soumise à la violence de la hiérarchie et des contraintes de rentabilité. L’ado, dont le visage n’est que candeur et restes d’enfance, est propulsée dans le monde des adultes, de l’entreprise, avec leurs petits arrangements et grandes lâchetés.
JAMAIS CONTENTE
Toujours en VOD, JAMAIS CONTENTE d’Emilie Deleuze, sorti en salle début 2017, adapté de la série « Le Journal d’Aurore » de Marie Desplechin, publié à l’Ecole des Loisirs
Au début j’ai pensé que je n’irai pas au bout tellement la petite Aurore, joué par Lena Magnien (son premier rôle) m’insupportait. Jamais contente, ah oui ça d’accord !
Mais je t’en foutrai moi de telles furies. Et puis, me disant « Tiens bon, ça donne probablement des clefs » « Ta fille va peut-être passer par là » « Comment vont s’y prendre ses parents ? » j’ai passé les 10 premières minutes et je n’ai pas regretté. D’autant plus que tous les acteurs sont épatants : bien sûr la petite Léna, scotchante et au final terriblement attachante, mais aussi :
. et Alex Lutz, le prof salvateur mais sans aucune démagogie dans ce rôle « attndu » et casse-gueule.