Je jour où j’ai appris que j’étais juif, de et avec Jean-François Derec
Hier soir. j’ai eu comme une épiphanie en voyant Jean-François Derec sur scène dans son spectacle « Le jour où j’ai appris que j’étais juif ». 1h15 transportée par le talent de cet artiste que jusqu’à présent je n’appréciais pas, un à-priori après je ne sais quelle prestation télévisuelle dans une émission racoleuse.
Mais à titre personnel – un faisceau d’événements dans mon entourage – le thème abordé dans ce spectacle m’intéressait fortement.
Double (bonne) surprise. Je découvre un artiste qui, seul en scène, sans accessoires ni artifices, avec un jeu de lumières très sobre, quelques notes de violon yiddish et des chants d’oiseaux, me tient dans une écoute totale. Lorsque le spectacle a pris fin au bout d’1h15 je ne pensais pas du tout en être à cette durée. Une gestuelle impeccable, un phrasé sans faute, un regard qui vous happe et la magie opère. Autre belle surprise : Derec nous parle donc de sa judaïcité sans l’emphase dont usent en général les « comiques ». Certes ses origines sont ashkénazes, la truculence séfarade n’est pas de mise.
L’artiste nous explique avec pudeur, émotion, amour, à quel point ses parents – surtout sa maman – aspiraient à devenir des Français « Komifo », et plus particulièrement des grenoblois « komifo » » au même titre que Madame Picard la femme du sous-directeur d’exploitation de l’EDF locale.
Ensuite, avec beaucoup d’humour, il nous raconte ses avancées dans la pratique du culte et par extension comment il s’approprie son identité juive, découverte fortuitement à l’âge 10 ans et ses explications quant au silence de ses parents sur le sujet.
Un spectacle que vous pouvez voir au Théâtre de l’Archipel, boulevard de Strasbourg à Paris tous les samedis à 20h et dimanches à 16h jusqu’à fin avril. 🧡 Ne passez pas à côté de ce délicat moment d’émotion et d’humour.
Pour réserver et voir d’autres critiques au sujet de ce spectacle : BilletRéduc