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Ce que diraient nos pères, Pascal Ruter

La nouvelle chronique de Nathalie Riché, à retrouver intégralement sur l’EXPRESS.FR


C’est un roman sensible et doux. Ce que diraient nos pères de Pascal Ruter dont on avait aimé  Pascal Ruter
Le Cœur en braille nous touche avec cet ado en déroute, empêché par le trop grand chagrin
de son père. Le roman est en lice pour le prix Vendredi.

« (…) Antoine remonte le col de sa veste, enfonce les poings dans ses poches. Ses cheveux mouillés lui dégoulinent
dans la nuque et sur le front. Il se déplace dans la pénombre. Les jours rallongent déjà. Il y a quinze jours, quand
il a quitté le garage de son patron pour entamer sa session de cours au lycée, il faisait déjà nuit à cette heure. (…)
Un jour, le prof lui avait dit qu’il devrait s’inscrire au club ; qu’il était doué ; qu’il avait une bonne foulée, des gestes
précis, un bon timing. Il manquait de souffle, de patience… Comment il s’appelait déjà ce prof ? Impossible de se
souvenir. J’oublie tout en ce moment, pense Antoine. J’oublie tout depuis des mois. J’ai la tête trouée
. »

On sort de la lecture de Ce que diraient nos pères tout chamboulé. Parce que cette histoire peu banale, pourrait arriver
finalement à n’importe qui.
Antoine est un ado un peu perdu. Parce qu’il a décidé d’arrêter la filière générale, de partir en apprentissage en mécanique,
parce qu’il a renoncé à ce qu’il aime : le théâtre, la littérature… parce que sa mère est partie vivre dans le Sud mais que le
garçon a choisi contre toute attente de rester au Havre avec son père en déroute.
Les hautes falaises crayeuses de la région qu’Antoine arpente souvent appellent-elles au saut dans le vide qu’a fait l’adolescent ?
Renonçant à une vie qui semblait toute tracée, heureuse, il a sauté sans trop calculer, peut-être pour se lancer une sorte de défi
à lui-même. Et parce que par peur, parfois, on préfère faire le mauvais choix. Il verra plus tard si le parachute qu’il a
choisi n’était pas troué.
La raison de ce chamboulement, c’est un enchaînement de malchances arrivées à son père, un chirurgien réputé.

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