Focus sur Sophie de Villenoisy – Auteur à suivre !
Focus sur Sophie de Villenoisy
Cette semaine, je vous propose mon Focus sur l’auteur Sophie de Villenoisy.
Sophie, que j’avais vue sur scène au Point Virgule il y a plus de 15 ans, et dont je n’avais pas oublié la prestation.
En bien ! Energique, volontaire, et surtout très drôle.
Puis je l’ai suivie au détour de ses participations à Canal + (20h10 Pétantes) et France Inter (le Fou du roi).
Je savais qu’elle écrivait aussi beaucoup, en solo ou duo, notamment pour des guides pratiques humoristiques, des BD*.
C’est à la sortie de son livre « Joyeux Suicide et Bonne Année » en 2016 que je l’ai vraiment lue ailleurs que debout dans les allées d’une Fnac. Et maintenant, en parallèle de sa tournée de promotion de son nouveau roman « Question de Standing » (paru en 2017) j’ai eu envie de vous parler de ces ouvrages et leur auteur
Sophie de Villenoisy, Photo: Andrew Kovalev (ckovalev.com) pour les Éditions Denoël
Joyeux Suicide et Bonne Année (paru chez Denoël puis au Livre de Poche) est un livre surprenant.
On le commence avec le sentiment – pas forcément désagréable – de s’embarquer pour une lecture légère, puis assez vite le thème vous fait réfléchir et vous projeter, avec en point d’orgue un événement inattendu qui teinte l’histoire de plus d’émotion et change le cours des choses.
Mais, et c’est là le talent de Sophie de Villenoisy, le ton enlevé qui tient le début du livre n’est pas perdu en cours de route.
L’histoire : Sylvie Chabert, quadra sans homme – enfant – parents – animal doudou – métier palpitant – passions mais avec beaucoup de solitude, programme sa propre mort par suicide à l’issue de l’enterrement de son père ! Et ce pour le prochain Noël, soit 2 mois plus tard.
Un psy, une assistante, une épilation intégrale du minou, une cuite, et une rencontre dans le métro plus tard, la donne est changée.
Un livre qu’on lit d’une traite et qui met de bonne humeur !
Question de Standing (Denoël)
L’histoire : A l’inverse de Sylvie Chabert évoquée ci-dessus, Caroline d’Adhémar de Gransac, l’héroïne de « Question de Standing », est une quadra belle, élégante, que tout le monde remarque partout où elle passe. Et où elle passe ce sont les boutiques et restaurants de l’Avenue Montaigne, les salons dorés du 16ème, les piscines de Marrakech, et les instituts de beauté top of the luxe.
Divorcée, Maman de 2 ados qu’elle adore, elle croque consciencieusement ses 6 000 euros de pension mensuelle, et s’apprête à toucher l’héritage de feu papa.
C’est sans compter les coups du coquin de sort, qui en l’espace de quelques jours met fin aux rentrées d’argent par des retournements de situations.
Pour survivre, garder son standing et sauver la face, Caroline va devoir « s’y coller ». Et s’y coller, pour elle, ce n’est pas forcément affronter le monde du travail et ses basses servitudes.
Là aussi, un livre qu’on lit rapidement, emportés par les aventures de Caroline, que l’on adore détester, et dont on attend avec impatience de voir comment elle redressera la barre. Surtout si elle compte rester sur son piédestal… et drapée dans sa fierté.
⭐ INTERVIEW de Sophie de Villenoisy ⭐
Il se murmure que « Joyeux Suicide et Bonne Année » est promis à une adaptation au cinéma.
Demandons à Sophie !
Top-Topic le Blog : Alors Sophie, vraie rumeur ? Pouvez-vous nous en dire plus ?
Sophie de Villenoisy : Oui, c’est un peu dingue puisque que UGC a en effet acheté les droits d’adaptation du roman (avant sa sortie d’ailleurs !). Dans un premier temps ils ont souhaité confier cette mission à une actrice/réalisatrice/scénariste « mystère » (le milieu du cinéma cultive les secrets), puis comme cela n’a pas abouti, ils sont passés au plan B: un réalisateur + une scénariste…cela suit son cours, Je n’en sais pas plus, hélas ! Mais du coup j’ai du mal à réaliser. Je suis très heureuse tout en redoutant un peu de voir ce qu’ils vont faire de mon histoire et surtout des mes personnages…
TTLB : Si vous deviez choisir une interprète pour Sylvie au cinéma, à quelle actrice pensez-vous ? Et pour Caroline ?
SdeV : J’adorerais voir Elsa Zylberstein interpréter Sylvie Chabert ! J’adore cette comédienne, elle est à a fois très drôle et très émouvante. Elle serait également parfaite dans le rôle de Caroline d’Adhémar de Gransac, en bourgeoise snob et odieuse. Elle a ce côté raffiné et délicat.
TTLB : Avez-vous plus de sympathie pour l’une de vos héroïnes ?
SdeV : Les lecteurs tombent très vite en empathie pour Sylvie Chabert cette femme très quelconque dont la situation est assez « minable » (sur un plan psychologique j’entends) mais qui fait preuve de beaucoup d’autodérision. A l’opposée, Caroline d’Adhémar de Gransac est snob et odieuse, mais je lui trouve des circonstances atténuantes, elle a été mal aimée et a reçu une éducation misogyne. On l’a cantonnée dans le rôle de la belle bourgeoise, sans jamais s’adresser à son intelligence. Elle n’en n’a pas conscience, mais c’est une femme malheureuse et blessée.
Et moi je les aime toutes les deux !
TTLB : Vous imaginez coup sur coup deux personnages de femmes seules. Seule visiblement comme l’est Sylvie, ou seule malgré les apparences comme l’est Caroline. Est-ce un hasard ?
SdeV : Non, mais je ne m’en suis pas rendue compte toute de suite. La solitude est un sujet qui me touche de près, il y a rien de pire dans la vie que d’être seul, je trouve.
TTLB : Jusqu’au bout vous ne laissez aucune chance à Caroline pour nous être sympathique. Etait-ce un parti pris ?
SdeV : Je trouve qu’elle évolue dans le bon sens, et c’est une mère bienveillante et très aimante, à l’opposée de ses parents. Mais je comprends que l’on puisse la prendre en grippe, c’est entre autre ce qui m’intéressait dans l’écriture !
TTLB : Comment ces deux femmes sont-elles « arrivées dans votre imagination » ?
SdeV : Sylvie Chabert est née d’une femme que je connaissais (pour le côté fille unique, célibataire et sans enfant) ensuite je lui ai greffé des émotions et des sentiments que je connaissais, d’une certaine manière.
Pour Caroline, je trouvais intéressant de parler de « problème d’argent » dans un milieu où il est de mauvais ton de l’évoquer. Sylvie Chabert était une « souris grise », je suis allée chercher son opposée : Caroline est belle et charismatique, on ne soupçonne pas qu’elle puisse avoir des problèmes.
TTLB : En dehors de la promotion de Question de Standing (dates de signature en fin de billet), quelle est votre actualité ? Et avez-vous un métier à côté de l’écriture ?
SdeV : J’écris mon prochain roman (à paraître en octobre chez Denoël) et sinon je suis journaliste pigiste pour Paris Match.
TTLB : Des projets en cours ?
SdeV : Mon prochain roman, le titre n’est pas encore défini, mais je m’éclate comme jamais à l’écrire !
TTLB : Quels sont à vos yeux les 3 romans incontournables de 2018 ? Et les 3 BD ?
SdeV : Incontournables je ne sais, mais mon dernier coup de cœur est: « Les Cygnes de la Cinquième Avenue » de Mélanie Benjamin, (mais ne date pas de 2018) qui parle de l’amitié vraie entre Truman Capote et des femmes richissimes et très seules (tiens donc ?). Sinon je m’apprête à lire « Les rêveurs » d’Isabelle Carré, et bien sûr le dernier Joël Dicker. J’ai lu d’autres nouveautés mais sans grand intérêt.
En BD je suis une inconditionnelle de l’Arabe du futur de Riad Sattouf et je viens d’acheter « Dans la combi de Thomas Pesquet » de Marion Montaigne.
TTLB : Vous avez chroniqué à la radio et à la télévision. Quelles sont les émissions que vous essayez de ne pas rater, quitte à les rattraper en replay ou en podcast ?
SdeV : Aucune, je ne regarde que les documentaires, les séries et les films à la demande. Ou alors les émissions comme Faites entre l’accusé, je suis fascinée par les faits divers.
TTLB : Top-topic étant un blog famille… quelques petites questions à ce sujet : Où vivez-vous ? Maman ? Quels sont vos loisirs en famille et vos loisirs en solo ?
SdeV : Je vis à Paris, dans le 17 e, avec mes deux enfants Angus 11 ans et Chine bientôt 9 ans et leur papa. Depuis janvier je me suis sérieusement mise au hot yoga !! (du Yoga dans une pièce surchauffée, particulièrement appréciable en hiver, je redoute un peu l’été !)
TTLB : Comment vous sortez-vous de la panne d’inspiration lorsque vous écrivez ?
SdeV : J’ai la chance de ne pas en avoir. Quand j’écris une histoire les idées me viennent facilement, un peu tout le temps, c’est même parfois pénible. Sous la douche (beaucoup sous la douche !!), dans le métro ou le soir, c’est l’enfer je ne dors plus. Mais vider le lave vaisselle ou étendre le linge c’est pas mal aussi pour cogiter ! Et pendant le « scan corporel » au Yoga, où je ne pense qu’à mes personnages au lieu de me concentrer sur « mon épaule droite, puis la gauche etc. »
TTLB : Une astuce de parent à partager avec mes lectrices et lecteurs ?
SdeV : Oui, ne faites pas comme moi !! Je suis nulle, je n’ai aucun sens de l’organisation, je ne sais jamais quoi faire à manger – à part des pâtes !. Je déteste faire les courses, c’est la corvée de faire les valises de mes enfants, par contre je suis très forte pour glander sans culpabiliser !
TTLB : Et enfin, dernière question : aimiez-vous votre grand-mère ? (Lire Question de Standing pour comprendre !)
SdeV : Je pense que oui, c’était une « femme de tête » comme on dit, autoritaire mais très aimée de ses amies. Je ne la connaissais pas vraiment dans le sens où je n’ai jamais eu de conversation avec elle, elle aimait ses petits enfants, mais ne s’intéressait pas vraiment à eux (en tout cas à moi). C’était l’époque où les enfants n’avaient pas la parole à table, elle avait de grandes tablées de surcroit. Son truc c’était le bridge et ses amis des colonies ! Bref, une autre époque.
*Bibliographie non exhaustive de Sophie de Villenoisy =>
Eduquer son chien c’est malin
Un chat heureux c’est malin
Trouver l’homme de sa vie c’est malin
Les 3 aux Editions Leduc
Bien fait ! comédie graphique chez Delcourt avec Sophie Ruffieux au dessin.
Retrouvez Sophie en signature : « Au printemps du livre de Montaigu » les 14 et 15 avril, et les 21 et 22 avril à « L’envolée des livres à Châteauroux »