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Pablo et Floyd, de Michel Galvin

Une découverte de Nathalie Riché, à lire dès 5 ans.

Dans son nouvel album, Pablo et Floyd (Rouergue), l’auteur illustrateur Michel Galvin invite les enfants à un regard loufoque sur l’art. Un livre pétillant d’imaginaire, joyeux comme l’art sait l’être.

 

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« Je m’appelle Floyd et je suis l’ami de Pablo.
Comme tous les jours, je l’accompagne dans son travail, perché sagement sur mon tabouret. Il va peindre en bleu le troisième rocher de la colline jaune… Moi je n’en vois que deux !
Mais si ! Celui-là, là… sous le rocher rouge, à côté du noir. Les artistes sont un peu comme des fous, ils voient des choses que les autres ne voient pas.
»

Question : pourquoi les flamants roses ont-ils le bec tout ratatiné ? A force de se cogner contre le réel voyons. Et le réel, Michel Galvin lui vole dans les plumes ! C’est que ce bougre d’illustrateur a l’imagination débordante. Dans son nouvel album, Pablo et Floyd, il embarque le petit lecteur à la recherche de l’invisible. Rien que ça.

 

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La mission de son héros, Pablo – tout le monde aura reconnu derrière ce vocable, le grand Picasso – est de peindre ce que le commun des mortels ne voit pas. Un job à temps plein qu’il prend très au sérieux, même si tout cela est très amusant…Pablo, petit homme court sur pattes, pantalon rouge, pull rayé marin et chapeau de paille vissé sur la tête, peint les rochers couleur azur « c’est ma période bleue ! » explique-t-il. On rigole. Quant aux arbres et autres éléments de la nature, ils n’ont qu’à bien se tenir, car Pablo les recouvre eux aussi de peinture multicolore pour mieux les révéler au grand jour et, accessoirement, éviter que son pote volatile ne se cogne dedans. Mais voyons, où est-il ce Floyd ? Serait-il un ami imaginaire ? Patience…Ce Michel Galvin est un coquin, car en nous cachant Floyd, il introduit le doute et invite le petit lecteur à chausser les lunettes de l’artiste et à décaler son regard. Est-ce du 1er, du 2e ou du 3e degré ? Une chose est sûre, là sous nos yeux, nous assistons, humbles spectateurs, à la magie de la création : le peintre révèle ce qui ne se voyait pas et qui, pourtant, crevait les yeux. Ainsi va la puissance de la vision de l’artiste, inhérente à l’oeuvre, le regard est à l’intérieur : « La plupart des choses sont invisibles et attendent d’être peintes », explique-t-il. Et de nous clouer le bec. 

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La suite de la chronique de Nathalie sur l’Express.fr